Blog

Kant, l’Art de la pensée

Vous croyez que la rigidité dans nos choix et nos décisions vient de ce que nous obéissons à l’impératif catégorique ? Je pense plutôt que ce qui rend rigides nos choix, nos décisions, nos prises de position, c’est que lorsqu’on pense agir par devoir, on le fait dans le sens d’un devoir imposé de l’extérieur, donc contraignant ; ou bien c’est parce qu’on agit sous le coup de ressorts émotionnels plus ou moins toujours identiques.

L’impératif catégorique nous oblige à dépasser le connu pour aller vers ce que l’on pressent comme étant juste. Par exemple, ce n’est pas parce qu’on n’a jamais vu un acte authentiquement courageux que l’on ne peut se donner comme impératif de développer le courage. L’impératif catégorique est en ce sens l’unique manière de vivre la liberté intérieure. Mais c’est en général l’inverse que l’on pense. Plus on attend quelque chose de son action, plus on est dans l’impératif hypothétique, et donc on reste esclave du résultat attendu, qu’il arrive ou pas. Moins on attend de résultat immédiat ou concret, plus on agit parce qu’on a l’intime conviction que c’est ainsi qu’il faut agir, plus on se rapproche de l’impératif catégorique. Ce peut être un critère pour se situer. En ce sens, la rigidité viendrait davantage des attentes que nous avons de nos actions que de l’impératif catégorique.